Est-il possible d'installer un commerce alors que le règlement de l'immeuble l’interdit ?

Morgane Jacquet 18 jan 2016
Partager sur
FacebookTwitterLinkedin

L’article 9 de la loi du 10 juillet 1965 indique que chaque copropriétaire dispose des parties privatives comprises dans son lot ; il use et jouit librement des parties privatives et des parties communes sous la condition de ne porter atteinte ni aux droits des autres copropriétaires ni à la destination de l'immeuble.

Image
Est-il possible d'installer un commerce alors que le règlement de l'immeuble l’interdit ?
Tout changement d'affectation qui porte atteinte à la destination de l’immeuble ne peut être autorisé que par l'assemblée générale des copropriétaires. © Delphotostock
Sommaire

Le règlement de copropriété s’impose à tous les copropriétaires qui ne peuvent ni y déroger ni le modifier unilatéralement. Le règlement fixe, d’une part, la destination générale de l'immeuble (usage principal d'habitation, usage commercial ou usage mixte d'habitation et de commerce), et d’autre part, l’usage auquel est affecté chaque lot.

Tout changement d'affectation qui porterait atteinte à la destination de l’immeuble est interdit et ne peut être autorisé que par l'assemblée générale des copropriétaires délibérant à l'unanimité. Ainsi, si le lot est à usage d’habitation et que l’immeuble est à usage exclusif d'habitation, un appartement ne peut être transformé en un local à usage commercial sauf autorisation de l’assemblée générale.

Bon à savoir

Tout changement d’affectation d’un bien immobilier est également soumis à autorisation administrative. Le projet ne doit pas être contraire au plan local d'urbanisme ou à la carte communale. Un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux avec changement de destination devra être délivrée par la mairie.

Quels sont les droits des copropriétaires ?

Chaque copropriétaire est libre de modifier l'affectation des parties privatives de son lot à condition qu’il ne soit porté atteinte ni aux droits des autres copropriétaires ni à la destination de l'immeuble ni aux règles d’urbanisme. Il est interdit au copropriétaire de causer un préjudice à un ou plusieurs autres copropriétaires.

Si le changement d’affectation ne respecte pas le règlement de copropriété et qu’il n’a pas été approuvé par un vote unanime de l’assemblée générale des copropriétaires, tout copropriétaire peut agir dans un délai de 10 ans depuis la date du changement d'affectation.

Références juridiques

  • Articles 8, 8, al. 2 et 9 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.
  • Article 42 al.1 de la loi de 1965.
  • Cass. 3e civ., 28 avr. 1993, n° 91-11.296 : RD imm. 1993.
  • Cass. 3e civ., 2 oct. 1979,: Bull. civ. III, n° 163 ; JCP 1980, II, 19289.
  • Cass. 3e civ., 8 sept. 2009, n° 08-14.389.

La rédaction vous conseille :

Cet article vous a été utile ?

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)

Partager sur
FacebookTwitterLinkedin
A la une !
Image
bail-triple-net-selogerbureauxcommerces
Juridique
Le bail triple net se fait rare, mais reste pourtant valide dans de nombreuses locations professionnelles en cours de bail. Coup de projecteur sur ce type de contrat, bien particulier.
Image
Bail coworking
Juridique
Gage de flexibilité et productivité, le coworking reste un atout majeur pour les entreprises. Mais concrètement, quel type de bail est possible pour du coworking ? Contrat de location professionnelle...
Image
lexique-clause-abusive-selogerbureauxcommerces
Juridique
Comme l’a écrit Nicolas Boileau, « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ». Et les clauses qui figurent dans les contrats professionnels ne sont pas exceptionnelles. Mais alors quand parle-t-on...